Sur le Zinc

La compétitivité selon Pérec

W ou le souvenir d’enfance (p 217 à 220)

Al Grossman, manager de Bob Dylan et « spin doctor » de l’industrie du disque

Les dessous de la fabrique des icônes

Photojournalisme(s)

Des photos, et du journalisme

La photographie « témoin fidèle » de son temps ?

Fonction documentaire de la photographie

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Expos

Cahier N°II

Cahier N°II. Monceaux Mathieu

Cahier N°I

Cahiers photographies - Mathieu Monceaux

Métamorphoses urbaines, paysages des franges

Mégapole(s)

Bains douches : Photographies d’un contre-espace

Série de photos

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Tératologie

Bob Dylan, un récit initiatique

Sur les premières années de Dylan à New York et les rencontres qui ont marqué son cheminement.

Le corps, la langue, chez Artaud

Artaud le Mômô, Artaud le penseur, le corps, la langue d’Artaud

L’expérience intérieure, communication et poésie chez Georges Bataille

Le schéma de l’expérience intérieure est mystique.

Tropique du Cancer d’Henry Miller

Henry Miller l’écrivain, le viveur, incarne l’athlète, la bête.

En vrac

Pour un cinema VIVANT

Nous travaillons déjà au Cinéma du Monde Libre !

Rencontre avec Salomon

Le réveil a été douloureux. Il s’était extirpé faiblement d’ une de ses innombrables cuites

Prières : en forme d’allégorie

Un être chétif s’agenouille. J’écoute ses prières.

Sérigraphie 3 : Foutreries

Comment se foutre de tout ?

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Transformations urbaines, banlieues, usines

Au présent dans les solidarités et dans la vie, dans un bistrot ou dans un hall ; Au passé dans les souvenirs, les photographies, les poèmes ; C’est ainsi que les cultures urbaines, ces lignes de fuites, enchantent les villes. Et transforment une froide architecture de réseaux entrelacés en quartiers, en cités vivantes malgré tout, malgré la violence et l’ennui.


La lutte entre le monde moderne et le monde ancien transforme la topologie de la ville. Aux centres « historiques » les églises, les hôtels de ville, les marchés. Aux centres modernes, les gares, les tramways, et les grands magasins. Les réseaux de transport et de communication qui se tissent dessinent peu à peu l’infrastructure de la ville moderne ; ils connectent les grands nœuds qui se spécialisent, en lieu et place des anciens centres intégrés.

La vitesse des transports, principalement des chemins de fer, étend le domaine de l’urbain, jusque dans les îlots des banlieues résidentielles. La tâche urbaine progresse en « doigts de gants », suivant les grands axes ferroviaires. Ainsi la ville est fragmentée, déconcentrée ; la planification permet d’organiser la vie économique autour de nouveaux pôles urbains... et réciproquement.

Dès lors, les quartiers se font et se défont au rythme des cycles économiques. Les usines attirent les travailleurs, et notamment ceux qui ont quitté leurs campagnes en crise pour chercher du travail à la ville. Aux franges, il se forme des quartiers entiers d’habitations de bric et de broc, qui seront peu à peu absorbés, entre évictions et reconstructions, à mesure que la ville progresse.

La structuration de la ville, qui passe par la construction d’infrastructures, s’avère un instrument crucial pour le pouvoir. Haussmann dégageait de larges avenues dans Paris entre autres pour permettre à la cavalerie de charger. Car c’est dans les interstices des réseaux, et de leurs grands axes fonctionnels, dans l’ombre et dans les quartiers délabrés des vieux centres et de la frange que se fomentent, dit-on, les révolutions.

Afin de remédier à tel péril, la ville s’équipe ; en luminaires, en écoles, en stades, en bains publics. La proximité du prolétariat ouvrier et de la bourgeoisie marchande fait de la ville le lieu d’une tension sociale, qui structure la société toute entière.

Difficile d’écarter les classes laborieuses (et donc dangereuses) des centres urbains : les usines, qui doivent être approvisionnées en matières premières, ne peuvent pas s’éloigner outre mesures des nœuds que représentent les centres urbains.

Cette tension sera néanmoins lentement, progressivement désamorcée dans la deuxième moitié du XXe siècle, à mesure que les usines ferment, ou qu’elles pourront être déplacées – à la faveur de progrès dans les transports et dans la logistique.

Le péril rouge des banlieues rouges écarté - dans une certaine mesure - la ville bourgeoise peut à nouveau respirer, avant d’entamer la reconquête. Dans toutes les villes, le front pionnier progresse : c’est le début de la gentrification des quartiers populaires…

Car il reste des quartiers populaires : on peut déplacer et supprimer les usines, il est plus difficile de forcer les ouvriers, ou leurs enfants, de suivre le même sort. Ainsi, aux rythmes accablants de l’usine, compensés en partie par une possible camaraderie ouvrière, succèdent les ennuis – non moins accablants – du chômage de masse.

Cette fois-ci , les « pauvres », les « exclus » sont divisés. Les moindres tentatives de refonder une possible solidarité, qui ne prend plus comme référentiel l’usine, mais l’environnement urbain, sont perçues comme menaçantes : « cultures urbaines », hip-hop, graf ; elles participent en partie d’une reconquête de la ville, loin des pôles, dans les interstices des grands axes : dans l’imaginaire bourgeois, toujours dans l’ombre des quartiers délaissés de la frange…

Au présent dans les solidarités et dans la vie, dans un bistrot ou dans un hall ; Au passé dans les souvenirs, les photographies, les poèmes ; C’est ainsi que les cultures urbaines, ces lignes de fuites, enchantent les villes. Et transforment une froide architecture de réseaux entrelacés en quartiers, en cités vivantes malgré tout, malgré la violence et l’ennui.

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