Sur le Zinc

La compétitivité selon Pérec

W ou le souvenir d’enfance (p 217 à 220)

Al Grossman, manager de Bob Dylan et « spin doctor » de l’industrie du disque

Les dessous de la fabrique des icônes

Photojournalisme(s)

Des photos, et du journalisme

La photographie « témoin fidèle » de son temps ?

Fonction documentaire de la photographie

0 | 4

Expos

Cahier N°II

Cahier N°II. Monceaux Mathieu

Cahier N°I

Cahiers photographies - Mathieu Monceaux

Métamorphoses urbaines, paysages des franges

Mégapole(s)

Bains douches : Photographies d’un contre-espace

Série de photos

0 | 4

Tératologie

Bob Dylan, un récit initiatique

Sur les premières années de Dylan à New York et les rencontres qui ont marqué son cheminement.

Le corps, la langue, chez Artaud

Artaud le Mômô, Artaud le penseur, le corps, la langue d’Artaud

L’expérience intérieure, communication et poésie chez Georges Bataille

Le schéma de l’expérience intérieure est mystique.

Tropique du Cancer d’Henry Miller

Henry Miller l’écrivain, le viveur, incarne l’athlète, la bête.

En vrac

Sérigraphie 2 : Fatiguez-vous les yeux

Un être éclot fatigué, et fatigant.

Faille dans l’espace-temps urbain

Un historique des bains douches

L’espérance tiède comme un mauvais roman

Automatiques de comptoir

0 | 4

L’espérance tiède comme un mauvais roman

Les « automatiques de comptoir » sont, en fait de textes automatiques, des cadavres exquis rédigés à la hâte dans quelque vieux bistrot parisien. Pour le prix avantageux d’un café bien serré, la patronne - généreuse sous tous rapports - laissera volontiers les visiteurs d’un après-midi s’adonner à sa terrasse aux joies de l’écriture de textes insensés.


L’espérance tiède comme un mauvais roman

Un loup égaré dans une plaine bondit dans un élan irrépressible : il ne fallait pas faillir, en rester là, appuyé sur un terre-plein cendré qui s’enchantait comme il riait sur les tombes de coléoptères. Mais il se tut. C’en était trop cette fois il prit son élan et tomba dans une flaque visqueuse en vociférant : « tu es vaporeuse, va, tu ne vaux pas ton reflet dans un miroir argenté qui reflète la surface d’un océan rigide de reproches ». Il reprit son arme et frappa trois coups sur le gong ; la pièce était terminée et chacun reprit son air affligé.

Le jubilé du pape avait frémi, une foule de badauds abrutis applaudissant le spectacle. A vrai dire c’était très cru ; le sexe répandait son suc sur le peuple en délire qui jurait le nom d’un vieux chien mouillé. Qu’importe ? Qu’il fatigue les vieilles mémères enchantées : ah, ah ! C’est bonnet blanc et blanc bonnet qu’il se dit, de toutes manières les galeries luxueuses fermaient leur porte à ces gens de peu qui se riaient de tout avec leur voix rocailleuse et leurs expressions simiesques, bref, il étouffait au parfum pourtant délicieux de la bourgeoisie qu’il observait avidement, pour paraphraser Marx, et communiait et se shootait penché sur la nacelle du puits, puis, las, conclut en ces mots : « la naphtaline est hors de prix cette année. »

Le misanthrope palliait sa haine viscérale pour le genre extravagant, rien à faire, trainant ses guêtres, il s’interroge sur cette pute cramoisie à l’haleine pestiférante. Tonnes de camembert frit qui eurent raison de lui ; comme dit le vieux poète dégingandé : « qu’il crève ! » La chienlit se répand dans les entonnoirs du doute qui l’érode chaque jour et ajoute en riant « rue de l’espérance ». Quelle blague ! L’espérance tiède comme un mauvais roman qui défraye la chronique journalière.

Accueil > Menu > Dossiers du zinc > Textes > Vrac du Zinc

Dans la rubrique