Sur le Zinc

La compétitivité selon Pérec

W ou le souvenir d’enfance (p 217 à 220)

Al Grossman, manager de Bob Dylan et « spin doctor » de l’industrie du disque

Les dessous de la fabrique des icônes

Photojournalisme(s)

Des photos, et du journalisme

La photographie « témoin fidèle » de son temps ?

Fonction documentaire de la photographie

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Expos

Cahier N°II

Cahier N°II. Monceaux Mathieu

Cahier N°I

Cahiers photographies - Mathieu Monceaux

Métamorphoses urbaines, paysages des franges

Mégapole(s)

Bains douches : Photographies d’un contre-espace

Série de photos

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Tératologie

Bob Dylan, un récit initiatique

Sur les premières années de Dylan à New York et les rencontres qui ont marqué son cheminement.

Le corps, la langue, chez Artaud

Artaud le Mômô, Artaud le penseur, le corps, la langue d’Artaud

L’expérience intérieure, communication et poésie chez Georges Bataille

Le schéma de l’expérience intérieure est mystique.

Tropique du Cancer d’Henry Miller

Henry Miller l’écrivain, le viveur, incarne l’athlète, la bête.

En vrac

Pour un cinema VIVANT

Nous travaillons déjà au Cinéma du Monde Libre !

Rencontre avec Salomon

Le réveil a été douloureux. Il s’était extirpé faiblement d’ une de ses innombrables cuites

Prières : en forme d’allégorie

Un être chétif s’agenouille. J’écoute ses prières.

Sérigraphie 3 : Foutreries

Comment se foutre de tout ?

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Pour un cinema VIVANT

Ô monde vivant ! Ô humanité !

Les Hommes sont là dans la rue, dans les immeubles, les cafés, les entreprises, on peut les voir vivre tels qu’ils sont complexes, tourmentés et gracieux, d’une beauté d’usine, de RER, à les regarder ça fait pleurer à cause de l’amour, de la souffrance, du travail, de la maladie, de la noblesse, de la télévision, des violences portées, des odeur d’arbres et d’essence, de la moquette imprimée et des enfants des autres.


Pour un cinema VIVANT

Ce qui chez l’Homme surprend de manière répétitive, c’est comme cela dépasse, comme cela échappe et résiste à l’analyse, comme cela invente et se crée soit même.

Je n’attends pas autre chose d’un film.

C’est-à-dire qu’il m’aide à voir la Vie,

Lorsque je peine à l’inventer,

Lorsque je suis curieuse,

Comme on voyage dans l’étrangeté et qu’on s’y rencontre.

L’académisme, le politiquement correct, le conformisme, le CNC,

participent de l’arrachage de tout ce qui dépasse du cinéma, de tout ce qui touche à la Vie, à l’Homme, pour fonder le Petit Cinéma Médiocre et Stérilisé, dont l’industrie française s’est faite la spécialiste.

Il y a une grande complaisance, de la part des réalisateurs, de la part des critiques et des enseignants de cinéma,

Alors que nous sommes face à une SITUATION D’OCCUPATION de l’espace et du temps par des films médiocres, et cela est extrêmement grave, car exposer systématiquement la médiocrité à la place de l’intelligence, du courage, de la fragilité, de toutes les qualités possibles, c’est commettre un acte de censure permanent, c’est éradiquer l’inventivité du cinéma, c’est l’éradiquer lui-même.

REDUIRE LE CINEMA, C’EST REDUIRE LA RICHESSE DE L’HUMANITE

S’il reste des niches écologiques, quelques endroits de cinéma en survie, c’est pauvre, comme une promenade au printemps dans les champs orangés de round up en comptant les mouches.

Heureusement que les Hommes vivent en dehors, sans cela par le cinéma on croirait le monde mort, mais c’est faux, ce n’est pas le monde, c’est seulement le monde du cinéma, et ça rend pas triste, parce qu’il est tout dégueulasse et tout pollué.

Qu’il crève le cinéma des vieux croûtons qui conseillent d’aller coucher comme un chien sur le paillasson du producteur pour décrocher un stage ! Le cinéma des 3e assistants, des 2e assistants, des 1er assistants, du 1er film à 40 ans, restent les opportunistes, les fils-de et les suceurs ! Qu’il crève le cinéma des mecs, des puissants, des autoritaires, le cinéma du poignet et de la bite ! Le cinéma de la fascination, des hiérarchies pyramidales, des écoles d’élite, des stagiaires pas payés, de la pub et du fric, de l’écrasement et de la manipulation !

Il a fait son temps, il va avec cette vieille société, avec le capitalisme qui est moche, qui tousse, et qui n’a plus d’inspiration.

Qu’il disparaisse le cinéma capitaliste !

Nous travaillons déjà au Cinéma du Monde Libre !

Chaque jour des films sont fabriqués au sein de collectifs, d’associations, avec des budgets ridicules permis par le matériel numérique et par l’investissement de techniciens et d’acteurs. Des films courts, des clips, et aussi des films longs, qui échappent au processus de censure de la production « aidée » par le CNC et par les TVs, des films réellement indépendants, qui sont des explorations sauvages, des réussites partielles, des films radicalement engagés par leur existence même, et parce qu’ils invitent tous les Hommes à s’approprier le cinéma : les femmes, les noirs, les jeunes, les timides, les pauvres, les salariés, les solitaires, le peuple tout entier.

FAIRE DES FILMS LIBRES EST UN ACTE REVOLUTIONNAIRE.

C’est un travail difficile, parce que ces films sont fabriqués sans ressources économiques, qu’ils sont condamnés à une existence extrêmement marginale, et donc à une absence de reconnaissance, tant financière que sociale.

Mais le monde de demain se construit aujourd’hui, par ses désirs, et par ses désirs de cinéma. Alors il s’agit de les vivre, et d’en explorer les formes.

Nous pouvons être fiers de produire les films telle qu’ils nous viennent, dans leur violence, leur absurdité, leur tendresse abrupte, et qu’importent les défauts techniques ou d’écriture, pourvu que l’essentiel, la vie, ne soit pas coupée.

Mathilde Nègre

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