W ou le souvenir d’enfance (p 217 à 220)
Les dessous de la fabrique des icônes
Des photos, et du journalisme
Fonction documentaire de la photographie
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Le réveil a été douloureux. Il s’était extirpé faiblement d’ une de ses innombrables cuites, rond comme un zéro, sommeillant sous une barre de plomb. Il prend pas la peine de jeter un regard dans un miroir, et le voilà à poursuivre la mielleuse odeur de l’oseille dans les rames de métro, compressé par les cahot du train, et par les jets de gaz que distille son voisin.
L’homme avec qui il partageait incontinent sa place de métro tentait de déchiffrer un mystère. Ses raisonnements étaient comme assainis par les gestes expressifs avec lesquels il accompagnait ses propos et qui à l’envi de l’auditoire potentiel, reflétait en l’idée pure de toute dramaturgie, la vérité de la prière et de la supplication.
Invisible pourtant aux pressés congestionnés des rames, il était comme le mirage d’une oasis bleue dans le désert gris du bitume concassé.
Je le vis porter ses remarques très haut dans son corps lorsque pris d’un frisson sa glose s’empara de ses mains qui se virent chasser quelque mauvais esprits, incuber telles forces -
l’incantation prenait.
Il se prépara à devenir buissons -une bouteille encastrée dans la tête tournante comme giclement de chairs
Il n’était plus que la saveur d’une bière au soleil
la veine, elle éclose de la nuit de toujours dans ses yeux sonnait comme un silence volcanique, une innocence du matin
Un éclair de neige passa puis il se tut, ses yeux derrière la tête, comme un ivrogne titubant et qui gueulait aux nues …
Il était homme passé.
Comme un joueur qui n’a pas su se retirer,le voici qui avait déjà franchi le seuil de sa dernière chance. Il le fallait maintenant accepter sa grandeur et le perdre aussitôt. Sa victoire n’avait fait qu’augmenter la mise. Mais les dés étaient jetés, des questions restaient suspendus qui augmentaient ma douleur.
combien de temps faudrait-il attendre maintenant, avant que l’herbe reverdisse le sol !
. Ah ! Si sa douleur extrême eût pu être associé à telles joies innombrables ! qu’une procession vienne entériner la gloire immortelle du Roi Salomon. Après toute une vie consacrée à recouvrer un trésor, cet homme avait parcouru en quelques jours le chemin des Rois. Si près du but, il rampait, dévorant la poussière, les yeux brûlants, pris d’une fièvre . Si seulement les chacals pouvaient se tenir éloigné et qu’enfin se fertilise la stèle funéraire. Et il allait mourir sur la tombe du roi qu’il venait de redécouvrir la veille. Il se tenait adossé à un pilastre. Il regardait ses mains qui saignaient, ses bras écorchés, qu’il ne pouvait plus soulever sans un pénible effort. Triste endroit pour mourir, se disait-il. La mausolée ne pourra jamais lui offrir un ombrage propice à sa fatigue hurlante. La tombe elle-même ne lui servait qu’à maintenir ses jambes fourbues. Le caveau, un simple reposoir, en métal , qui longeait le wagon du métropolitain. Mais lui l’entrapercevait sous sous une motte de sable échancrée où se dessinent encore quelques traces d’auroch.
Plus tard il fut empreint de divine connerie quand il pensa à tout ça. Outrepacsez moi après ma mort j’en aurai juste ras la casquette de tous ses boniments de vieille qui viendront verser une larme sur mes tombeaux ouverts... rien de plus